« Allô ! » a répondu une voix douce et fraîche.
« Salut ! Est-ce que... » il s’est interrompu lui-même ; il était nerveux.
« C’est de la part de qui ? »
« Moi, c’est Georges à l’appareil. L’homme du métro... »
« Quelle surprise ! Très vite, n’est-ce pas ? » a-t-elle ri.
« Alors, je sais qu’il peut sembler étrange, mais... depuis que tu t’est assise auprès de moi, je n’ai pas pu m’empêcher de... penser à toi. Les regards disaient tout... »
La fille a rigolé.
« T’habites à Paris ? » a-t-elle voulu savoir.
« Ouais, j’habite dans le 17ème arrondissement. Mon appartement se trouve à quelques minutes à pied de la station Pereire. Et toi, t’habites où ? »
« À Neuilly-sur-Seine. Où est-ce que tu es maintenant ? »
« À la station Concorde. Je suis descendu du train pour te téléphoner. Je voudrais écouter ta belle voix ! »
Il y eu silence de l’autre côté de la ligne.
« Tiens, je comprends que tu puisses être très effrayée par mon attitude, mais... » la fille l’a interrompu.
« Absolument pas ! Je suis sûre de moi. Je suis comme toutes les autres femmes du 21ème siècle. »
« Bon, est-ce qu’on sort ensemble ce soir ? Donc on peut prendre un verre... »
« Bonne idée, oui. À quelle heure on se retrouve ? »
« Disons 19 heures, ça te convient ? »
« Mais non... On se retrouve à 16 heures au Café Renard. Il est niché au cœur du Jardin des Tuileries. C’est le plus proche de la Place de la Concorde. »
« Ouais. Tout à fait. À tout de suite ! »
La femme a raccroché. Alors Georges s’est rendu compte qu’il avait oublié de lui demander son nom ! « Comment s’appelle cette voix-là ? Jacqueline, Marie Claire, Françoise...? » rêvait le garçon. Ses yeux rêveurs étaient soutenus par un petit sourire agréable, comme si le garçon planait. Il avait l’impression de se détacher de soi...
À 16 heures pile, Georges est arrivé au lieu du rendez-vous. Il était excité comme une puce et ne tenait plus en place. Toutefois, il n’avait pas oublié le bouquet des fleurs. Ses mains transpiraient, il avait les oreilles en feu et ses yeux parcouraient, énervés, le Café Renard à la recherche de cette femme séduisante et singulière. Peu importait le passé. Le présent, c’était le rendez-vous avec elle, la rencontre pour envisager, pourquoi pas, un avenir commun. Enfin il allait la rencontrer.
Un instant d’hésitation. « Est-ce que c’est elle là-bas? » s’est étonné Georges lorsqu’il a aperçu une jeune fille qui traversait la rue. « Mince alors ! », a-t-il juré. Ce n’était pas elle. Les secondes semblaient interminables…
« Est-ce que je suis en retard ? »
Georges a sursauté, en laissant tomber les fleurs par terre.
« C’est pour moi ? » a-t-elle demandé, en s’approchant de lui.
« Bien sûr, mademoiselle. Tiens ! »
Il lui a presenté un bouquet cassé et mutilé, avec des fleurs brisées.
« C’est gentil, merci. Au fait, je m’appelle Sophie. Enchantée » lui a-t-elle dit, en tendant la main à lui.
« Moi, j’suis Georges. C’est un plaisir de faire ta connaissance » a-t-il répondu, rempli de joie, en sentant les mains moelleuses et délicates de Sophie.
Les deux se sont promenés dans Paris par des heures et des heures. Ils bavardaient, ils riaient, ils philosophaient sur la vie. Fatigués par la promenade, ils se sont assis sur un banc confortable au bord de la Seine. La nuit tombait. Un vent doux commençait à souffler. Ils ne disaient rien ; le silence parlait bien plus. Le vent passait sur eux, à travers eux, comme s’il n’y avait personne autour. Le regard de Sophie suivait le trajet des bateaux, qui semblaient glisser comme par magie sur la rivière. On était en juin, Paris était en fête...
Soudain, ses mains, incontrôlables, se sont touchées. Le cœur de Georges battait de plus en plus vite. Il devait faire quelque chose... « Le moment est venu d’agir » a-t-il pensé. Avant qu’il pût s’exprimer, Sophie s’est tournée vers lui avec le sourire le plus beau qu’il n’avait encore jamais vu. Il a senti le désir de l’embrasser en ce même instant. Alors elle l’a regardé profondément dans ses yeux et, doucement, a dit :
« Je t’attendais pendant toute ma vie... »
Georges n’a pas hésité : ses lèvres sont parties à la recherche des siennes. Ses langues se mélangeaient, s’enroulaient, se donnaient. Georges défrichait les territoires inexploités de cet amour naissant, qui a jailli de son intérieur juste à ce moment-là.
« Je t’accompagnerai . Pour toujours. »
* * *
Super Roberto,
RépondreSupprimerTon texte est excellent. Cependant, je n'arrive pas à le corriger, ni a le mettre dans les commentaires. Tu l'as enregistré en html? Verifie, s'il te plaît, pour que je puisse faire la corretion. D'accord?
Luciana
Je ne sais pas ce que s'est passé... Qu'est-ce que nous pouvons faire ? Je peux te l'envoyer par mél.
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